Sainte-Brigide-d'Iberville, c'est plus de 200 ans d'histoire répartis sur un territoire de 71,28 km². Découvrez notre histoire et n'hésitez pas à visiter le site web de la société du Patrimoine de la municipalité.
L’histoire de Sainte-Brigide-d'Iberville se divise en deux périodes : l’époque seigneuriale et celle sous la loi des municipalités.
Le régime seigneurial
Le territoire de Sainte-Brigide-d'Iberville était une partie de la Seigneurie de Monnoir qui avait été concédée à Claude de Ramezay. Ce dernier vend sa seigneurie à Sir John Johnson. L’histoire de Sainte-Brigide commence véritablement sous l’autorité de ce seigneur, à qui la tradition attribue le titre de fondateur de Sainte-Brigide-d'Iberville. Il était du devoir du seigneur d’aménager son territoire et de le peupler. John Johnson ouvre le chemin Maska (route 104) de Saint-Grégoire à la rivière du Sud-Ouest, le rang des Écossais qui permet de se rendre à Farnham, et les rangs qui longent la rivière. Il fit construire un moulin à scie et un moulin à farine qui fonctionnaient à l’énergie hydraulique grâce au harnachement de la rivière du Sud-Ouest.
Vers 1820, les premiers colons qui viennent s’installer dans ce coin du pays sont d’origine irlandaise et écossaise. La tradition veut que les trois premiers soient trois Irlandais du nom de Murray, mais qui n’ont pas de lien de parenté. Quelques années plus tard, alors que la seigneurie appartient au seigneur Rolland, les nouveaux pionniers sont des Écossais et des Canadiens français. Déjà multiculturel, ce groupe de pionniers se divise sur le plan religieux en deux groupes : les Irlandais et les Canadiens français sont de foi catholique tandis que les Écossais sont protestants. Anglophone à l’origine, Sainte-Brigide-d'Iberville devient graduellement francophone par l’exil de l’élément anglophone et l’arrivée massive de Canadiens français.
La priorité des colonisateurs consiste à défricher leurs lots de terre et de se construire un habitat. Durant ce temps, la vie communautaire s’organise; Patrick Murray ouvre une auberge sur le chemin Maska dans un lieu qui deviendra le cœur du village, mais qu’on nomme alors Murray’s Corner. C’est dans cette auberge que les censitaires se réunissent, parfois avec le voyer, pour discuter du tracé d’une route, de la construction d’un pont, de l’aménagement des cours d’eau, etc., et parfois un prêtre, venu de Sainte-Marie-de-Monnoir ou de Saint-Grégoire, y célèbre la messe, reçoit la confession d’un repentant, et peut-être baptise un nouveau-né. Il inscrit la naissance dans le registre des « Baptêmes, mariages et sépultures » qu’il apporte et le rapporte à la paroisse mère.
En 1840, les habitants de la rivière du Sud-Ouest, à l’initiative des Irlandais catholiques de la place, décident d’adresser une requête à l’évêque de Montréal pour lui demander de créer une paroisse et de leur permettre de construire une église. La première chapelle est bâtie en 1842. La paroisse doit à Mgr Ignace Bourget, archevêque de Montréal, le nom de Sainte-Brigide-d'Iberville, puisque c’est lui qui délivre le décret d’érection canonique de la nouvelle paroisse, le 23 mars 1846, et lui donne comme patronne sainte Brigide, une canonisée irlandaise, amie de saint Patrick.
Sous la loi des municipalités
En 1854, une loi du parlement du Canada-Uni met fin aux droits et aux devoirs féodaux dans la province du Bas-Canada, et décrète la loi fondant les municipalités. Depuis lors, Sainte-Brigide-d'Iberville n’est plus seulement une paroisse, elle devient municipalité; elle a un maire et des conseillers. William Murray, fils Daniel, est nommé maire.
Cependant, le civil et le religieux font, la plupart du temps, bonne compagnie. Le 28 juin 1880, Mgr Louis Zéphyrin Moreau, évêque de Saint-Hyacinthe, procède à la bénédiction de l’église de Sainte-Brigide-d'Iberville. Tandis que poussent le long des routes les croix de chemin toujours sous l’initiative de particuliers, des écoles sont construites aussi dans le village et sur tous les rangs.
L’économie de Sainte-Brigide-d'Iberville repose dès le début de la colonie sur l’exploitation du sol. Il en est de même aujourd’hui, sauf que les agriculteurs - devenus des producteurs agricoles – prennent le tournant technologique. On assiste maintenant à la centralisation des terres : il y a de moins en moins de producteurs agricoles, mais ceux-ci exploitent de grands domaines terriens. Les tracteurs remplacent les chevaux. L’économie rurale repose essentiellement sur les fermes porcines, les fermes laitières et les fermes céréalières.
Comme jadis, au temps de la colonisation, Sainte-Brigide-d'Iberville demeure pays d’accueil : des Européens venus des Pays-Bas, de Suisse, de France, d'Allemagne, de Pologne et de Belgique s'implantent sur le rang en se consacrant à l'agriculture.
Les Brigidiens savent faire face à l’adversité comme ils l’ont démontré lors de la crise du verglas de 1998. Ils savent aussi organiser des célébrations festives et sportives; nous n’en voulons pour preuve que la Fête nationale des Québécois qui perdure depuis quarante ans, le Festival western qui attire des milliers de spectateurs; la Petite Séduction qui a fait connaitre Sainte-Brigide-d'Iberville à tout le Québec.
En somme, les Brigidiens méritent bien d’être reconnus comme « gens de cœur et de terre ».
Rédigé par La Société du patrimoine de Sainte-Brigide.
Sources : procès-verbaux de la municipalité et de la fabrique de Sainte-Brigide.